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Le CENADI à l’avant-garde de la révolution numérique africaine : Leçons du New Deal Technologique de Dakar

Le Centre National de Développement Informatique (CENADI) a récemment participé à un événement marquant pour l’avenir numérique de l’Afrique : le New Deal Technologique, qui s’est tenu à Dakar le 24 février 2025. Cet événement, initié par ACCEL Technologies, partenaire du CENADI dans la fourniture et la maintenance des équipements et logiciels IBM et Redhat, a réuni des acteurs clés de l’écosystème technologique africain et international pour discuter de la stratégie digitale 2025-2050.

Le New Deal Technologique a servi de plateforme pour explorer les enjeux et les opportunités de la transformation numérique en Afrique. Avec un investissement ambitieux de 1 050 milliards de FCFA annoncé par le Sénégal sur 10 ans, dans le but de faire de ce pays un géant du numérique en Afrique, l’événement a souligné l’ambition du continent de devenir un acteur majeur du secteur.

Les objectifs ambitieux affichés de cette rencontre étaient de :

  • Promouvoir l’innovation technologique comme moteur de développement économique ;
  • Faciliter les échanges entre startups, investisseurs et gouvernements ;
  • Encourager la collaboration public-privé pour accélérer la transformation numérique ;
  • Mettre en lumière les initiatives locales en matière de technologies émergentes.

Déroulement

Pour ce faire, l’événement s’est déroulé en plusieurs phases, comprenant des conférences, des panels de discussion, des ateliers pratiques et des démonstrations technologiques. La cérémonie d’ouverture a été marquée par les discours de personnalités influentes, dont le Président de la République du Sénégal, les Ministres du Numérique des pays de la CEDEAO, des représentants de l’Union Africaine et des leaders du secteur privé. Ils ont souligné l’importance de la technologie pour relever les défis socio-économiques du Sénégal et, par extension, de l’Afrique.

Les thèmes abordés ont porté sur l’impact de l’intelligence artificielle sur les emplois et les compétences nécessaires pour l’avenir, les mécanismes de financement pour les startups et les PME technologiques, l’importance des infrastructures robustes pour soutenir la croissance technologique et garantir la souveraineté numérique du Sénégal, et enfin, s’agissant de l’énergie et de la technologie verte, l’exploration des solutions technologiques pour une transition énergétique durable.

Des sessions interactives ont permis aux participants de se familiariser avec des outils technologiques émergents, tels que la blockchain, l’Internet des objets (IoT) et les technologies de l’éducation. Des startups et des entreprises ont présenté des innovations dans des domaines variés, allant de la santé numérique à l’Agritech, en passant par les smart cities (les villes intelligentes).

Enfin, des espaces dédiés ont facilité les échanges entre entrepreneurs, investisseurs et décideurs politiques, favorisant la création de synergies et de collaborations futures.

Leçons et perspectives pour le CENADI

La participation du CENADI à cette rencontre a permis de cerner les leviers essentiels pour accélérer la digitalisation au Cameroun, en accord avec la vision du Chef de l’État exprimée le 31 décembre 2018, lors de son traditionnel message de vœux à ses compatriotes.

Inspiré par le modèle sénégalais, le CENADI envisage une approche « bottom-up », axée sur des études approfondies des segments dits de « briques de fondation », avec des études de cas, des pilotes spécifiques avec des preuves de concept (POC), tout en gardant un regard attentif sur le plan d’urbanisation du système d’information (SI) de l’État, dont l’étude et l’élaboration débuteront en 2025 à la suite d’une première étude de 270 pages réalisée par le CENADI et intitulée « Datacentre au Cameroun : Compétitivité et Viabilité », dont la publication est programmée pour le 1er trimestre 2025. Sa stratégie s’articule autour de huit piliers :

  • Adopter et adapter les meilleures pratiques : S’inspirer des succès sénégalais et les adapter au contexte camerounais, en tenant compte des différences culturelles, économiques et infrastructurelles. Pour ce faire, le CENADI a procédé à la formation et à la certification systématique de son personnel depuis quatre ans déjà, et dispose à ce jour de plus de 50 personnels hautement qualifiés en administration des réseaux et des systèmes, gestion de projets, réingénierie des processus, développement et refactorisation des applications, et architecture d’entreprise.
  • Renforcer les partenariats public-privé en R&D : Collaborer avec les universités, le secteur privé et la société civile pour innover ; exploiter et optimiser les modèles existants (cas du Sénégal et du Rwanda). Le CENADI travaille aujourd’hui avec plusieurs acteurs dans la mise en service de datacenters souverains, la recherche et le développement sur l’intelligence artificielle contextuelle pour répondre à des problématiques qui nous sont propres et qui, à terme, doivent permettre de garantir une transition digitale sans nous dépouiller de notre souveraineté numérique.
  • Investir dans les infrastructures numériques : Développer des datacenters souverains et promouvoir l’éducation numérique ; poursuivre le renforcement des capacités des datacenters dits « souverains » à l’instar de celui du CENADI et bâtir de nouveaux datacenters aux normes Tier 3 et Tier 4, garantissant la rétention systématique des données territoriales et de nos ambassades.
  • Promouvoir l’éducation numérique : Mettre en œuvre des programmes visant à améliorer les compétences numériques des citoyens, afin qu’ils puissent utiliser efficacement les outils et services numériques.
  • Élaborer une stratégie numérique nationale : Créer une feuille de route claire et ciblée, qui s’appuie sur une stratégie numérique nationale complète définissant des objectifs, des échéanciers et des responsabilités claires.
  • Se concentrer sur les secteurs clés : Prioriser des secteurs comme l’état civil, le foncier, l’éducation, l’agriculture et la finance, où la numérisation peut avoir l’impact le plus significatif et les retombées les plus palpables.
  • Encourager l’innovation et l’entrepreneuriat : Soutenir les startups et les solutions locales ; assister les incubateurs, les accélérateurs et les mécanismes de financement pour soutenir les startups et les innovateurs technologiques, identifier les solutions à fort potentiel de croissance et les déployer à l’échelle nationale ou sous régionale ; opérationnaliser la plateforme de développement et d’hébergement des solutions en open source mises à la disposition des étudiants des universités camerounaises, à l’effet de bénéficier de ladite communauté dans la recherche et l’innovation dans le but d’encourager et de promouvoir les solutions locales répondant aux défis locaux. Le CENADI envisage dans les tous prochains mois la construction d’un immeuble doté d’infrastructures de pointe dans la capitale économique Douala, à l’effet de capitaliser sur l’important vivier de startups et d’une communauté universitaire qui ne demande qu’à faire valoir son génie et ses compétences.
  • Tirer parti de la collaboration régionale : Apprendre des pays voisins et participer aux initiatives régionales ; collaborer avec d’autres pays africains pour partager les connaissances, l’expérience et éventuellement les ressources ; participer aux initiatives régionales de transformation numérique, telles que la Stratégie de transformation numérique de l’Union africaine.
  • Promouvoir les réformes politiques et réglementaires : Créer un environnement favorable à la digitalisation ; en rapport avec les administrations compétentes en la matière ; plaider en faveur de politiques favorisant l’innovation, la rétention des données pour des fins d’IA et la cybersécurité ; simplifier la réglementation : réduire les obstacles bureaucratiques à l’essor des entreprises technologiques et des startups.
  • Suivre et évaluer les progrès : Définir des indicateurs clés de performance (KPI)  et mettre en avant le succès des initiatives de numérisation et de digitalisation ; mettre en avant les progrès de notre pays pour attirer davantage d’investissements et de soutien.

Le CENADI, fort de son expertise et de ses infrastructures, se positionne de ce fait comme un acteur clé de la transformation numérique au Cameroun. L’objectif avoué étant de passer d’un statut de consommateur à celui de prédateur dans l’écosystème numérique africain.

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